LE GRAND RENONCEMENT, 
voies d’asile, paroles de femmes
Textes de Franck Enjolras, photographies de Jean Noviel, éditions Loco
144 pages, 50 reproductions en bichromie, prix public : 17 euros
ISBN : 978-2-84314-054-9

ARGUMENT PRESSE ICI

 

Lieu emblématique de l’histoire de la psychiatrie en France, l’hôpital Maison-Blanche à Neuilly-sur-Marne fut construit en 1900 afin de « désencombrer», selon les termes de l’époque, les autres asiles du département de la Seine. Il fut entièrement dédié aux femmes jusqu’en 1970. L’hôpital désaffecté, des bâtiments en ruine, délaissés, au milieu d’une nature soudain envahissante. Aux murs qui s’effritent répondent les mots d’un univers lointain où des histoires de vies sont passées.

Des lettres abandonnées et sauvées de justesse lors des immersions des auteurs dans le lieu , sont devenues le prétexte d’un cheminement au cœur de cette institution symbolique et chargée de fantasmes qu’est l’asile psychiatrique. Des lettres au sein desquelles des voix de femmes portent encore l’expérience de la folie et de l’enfermement. Ce livre, fait d’écrits et d’images, qui s’entrelacent, se répondent, se superposent, retrace une aventure à deux dans ces lieux tourmentés avec l’espoir de sauver ce qui peut faire histoire, mémoire et surtout dignité. 

 En le faisant, une certitude guidait les auteurs, faire résonner les voix de ces femmes avec l’espace disparu de l’asile, en se fixant sur deux engagements à l’origine de sa création. Deux engagements chargés de sens percutants et troublants, qui se renvoient sans cesse leurs lumières vacillantes et leurs ombres contradictoires : « accueillir » et « soigner ». Au fil de leur cheminement, entre les lignes de registres, dans la patine des murs, dans les allées du parc, les couloirs ébranlés, les vestiaires désertés et les détails effacés, les auteurs cherchent à interroger la base ancienne et actuelle de leur fondement. Surtout, entre les mailles du passé et du présent, ils en convoquent, à leur manière, la part d’héritage et de renoncement.